Fiscalité et impôt du médecin libéral : découvrez notre guide
Notre cœur de métier est bien la formation DPC des médecins (et des autres professionnel-les de santé médicaux et paramédicaux). Mais nous attachons aussi de l’importance à faciliter le quotidien administratif des soignants. Ils peuvent ainsi dédier plus de temps à optimiser les diagnostics et les soins délivrés.
C’est pour cela que nous dédions aujourd’hui un article de notre blog à la fiscalité du médecin libéral. Quelles sont les obligations légales, la loi évoluant rapidement ? Comment doit être gérée cette fiscalité ? Quelles sont les spécificités de l’impôt et de la déclaration d’impôt du médecin libéral ?
Nous répondons à ces questions en nous appuyant sur des sources législatives ainsi que sur des conseils délivrés par des professionnels spécialisés dans l’accompagnement de la fiscalité des professions libérales.
Généralités sur la fiscalité du médecin libéral
Voici ce que dit la loi sur la façon dont vont être pris en compte par le fisc les revenus du médecin libéral :
« Quelles que soient leur qualification et leur spécialité, les médecins, qui ont une clientèle particulière, exercent une profession libérale dont les revenus entrent dans la catégorie des bénéfices des professions non commerciales. » (Source : BOFIP 2020)
Il existe cependant certaines situations particulières.
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Médecins exerçant une activité commerciale
Il arrive que les médecins exercent en parallèle de leur activité purement médicale des activités dites commerciales. Un exemple ? L’exploitation d’une maison de santé ou d’une clinique. Ils réalisent alors deux types de bénéfices, soumis à différentes impositions :
- les bénéfices non commerciaux : ceux liés à l’activité médicale proprement dite ;
- les bénéfices industriels et commerciaux : ceux liés au service de fournitures.
Fiscalité du médecin libéral remplaçant
S’il n’y a pas de relation de subordination entre le médecin remplaçant et son confrère, les sommes perçues relèvent des bénéfices non commerciaux. Les rapports du remplaçant avec la patientèle doivent être les mêmes que ceux du remplacé. Sinon, ce sont des salaires.
Fiscalité du médecin libéral propharmacien
Dans certains endroits en France, les pharmacies se font rares. Certains médecins fournissent aux malades les médicaments nécessaires, sans tenir officine. Ils sont considérés comme ne faisant pas acte de commerce. Ils sont alors imposés au titre des bénéfices non commerciaux.
Le régime fiscal du médecin en profession libérale
Les revenus générés par les médecins libéraux seront soumis :
- à l’impôt,
- à certaines taxes,
- parfois, à la TVA.
Distinction des revenus libéraux
Le fisc classe par catégorie les différentes sources de revenu d’une personne. Chaque catégorie est soumise à des règles spécifiques.
La déclaration de l’ensemble des revenus et ses annexes (déclaration 2042 et annexe 2042 C PRO) récapitulent tous les revenus du loyer selon leur source et servent à calculer l’impôt.
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Détermination du bénéfice ou du déficit libéral
Le bénéfice se calcule chaque année sur cette période : 1ᵉʳ janvier (ou date de début d’activité si première année d’activité) au 31 décembre.
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Pour le calcul de l’impôt, voici ce qui doit être déclaré :
- Le résultat réel. Les impôts seront calculés sur le bénéfice majoré de 25 % si vous n’êtes pas en micro-BNC ni membre d’une AGA (association de gestion agréée) ;
- Si vous êtes en micro-BNC (vos recettes ne dépassent pas 72 600 euros en N-1 ou N-2 ; ou il s’agit de votre première ou deuxième année d’activité), vous déclarez si vous le souhaitez le régime micro-BNC : honoraires x 66 %
Correction du bénéfice selon votre situation
Avant imposition, le bénéfice réel peut faire l’objet d’abattements ou d’exonérations :
- Selon la localisation de votre activité (zone franche urbaine ou zone de revitalisation rurale) ;
- Si vous êtes inscrit à un tableau de permanence comportant une zone déficitaire en soins ;
- Si vous êtes médecin conventionné secteur 1.
Le cas de la TVA
Vous êtes habituellement exonéré de TVA. Certaines de vos activités de médecin libéral peuvent être tout de même soumises à la TVA :
- Mise à disposition des moyens d’exercice (contrats de collaboration) ;
- Conseils sur des produits non médicamenteux ;
- Activités de communication et d’enseignement non rémunéré directement par les élèves ;
- Droits d’auteur des œuvres de l’esprit au-delà de 42 900 euros ;
- Vente de médicaments ;
- Expertises auprès des assurances ou tribunaux ;
- Actes esthétiques à visée non thérapeutique (non remboursé par l’Assurance maladie).
L’impôt sur le revenu du médecin libéral
L’impôt sur le revenu est calculé selon un barème progressif. Voici le barème établit par la loi de finance de 2020 :
Il ne faut pas oublier que si vous changez de tranche, vous n'êtes redevable au taux supérieur que sur la part de revenu qui dépasse la tranche. Et non sur l’ensemble du revenu.
Tous les revenus du foyer sont additionnés et divisés par le nombre de parts, calculé selon le nombre, l’âge et la situation des personnes composant votre foyer.
Comment déclarer vos recettes versées par un hôpital public dans le cadre d'un contrat d'exercice libéral ?
Les recettes perçues dans le cadre d'un contrat d'exercice libéral (CEL) à l'hôpital public doivent être déclarées en bénéfices non commerciaux (BNC), au même titre que vos honoraires de cabinet privé.
Le principe fiscal applicable
Selon le Bulletin officiel des finances publiques (BOFIP), un médecin conserve son statut libéral dès lors qu'il n'est pas placé dans un état de subordination vis-à-vis de l'établissement et qu'il conserve l'indépendance caractéristique d'une profession libérale. C'est précisément le cas du contrat d'exercice libéral à l'hôpital.
Déclaration pratique en 3 étapes simples
1. Intégrez ces recettes dans votre déclaration 2035
Les honoraires perçus via votre CEL doivent figurer dans la ligne "Recettes encaissées" de votre formulaire 2035, rubrique recettes d'honoraires. La déclaration de résultat des BNC n° 2035 et ses annexes doivent être déposées après le 2e jour ouvré suivant le 1ᵉʳ mai.
2. Reportez le bénéfice sur votre déclaration 2042 C PRO
Une fois votre déclaration 2035 complétée, le bénéfice ou déficit non commercial qui en ressort doit être reporté sur l'annexe 2042 C PRO de votre déclaration de revenus personnelle.
3. Répartissez vos revenus conventionnés/non conventionnés
Si vous êtes conventionné secteur 1 ou 2, vous devrez également ventiler vos recettes entre activité conventionnée et non conventionnée dans les rubriques DSGA/DSGB ou DSCR/DSDR du volet social de votre déclaration.
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En résumé
- Déclaration obligatoire en BNC (formulaire 2035)
- Même traitement fiscal que les honoraires de cabinet privé
- Report sur votre 2042 C PRO
- Ventilation activité conventionnée si applicable
Sources principales :
- Bulletin officiel des finances publiques (BOFIP). BNC – Activités des revenus imposables – Professionnels de santé. 2020
- Service public. Bénéfices non commerciaux (BNC) : régimes fiscaux et déclarations. Révisé le 13 octobre 2025
- AGAPS. Guide d’installation des professions de santé. 2019/2020
- BOFIP - BNC Champ d'application - Professionnels de santé. Révisé le 13 octobre 2025
- Service-Public.fr - Bénéfices non commerciaux : régime réel d'imposition
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FAQ – vos questions fréquentes sur cet article
Les praticiens libéraux doivent faire une déclaration particulière : la déclaration 2035 des revenus non commerciaux. Cette déclaration fait ressortir un bénéfice ou un déficit non commercial qui doit être reporté sur l’annexe 2042 C PRO.
Les praticiens libéraux doivent faire une déclaration particulière : la déclaration 2035 des revenus non commerciaux. Cette déclaration fait ressortir un bénéfice ou un déficit non commercial qui doit être reporté sur l’annexe 2042 C PRO.
Recettes (honoraires) – Charges (liées à l’activité libérale) = Résultat réel
Recettes (honoraires) – Charges (liées à l’activité libérale) = Résultat réel
L'hôpital peut gérer l'encaissement de vos honoraires via un compte mandataire. Dans ce cas, vous devez déclarer les sommes effectivement encaissées dans l'année, après déduction des éventuels frais de gestion hospitalière (généralement entre 4% et 10%).