Dès les premiers jours de ce qu’il est désormais convenu d’appeler « la crise du COVID », il y a maintenant plus d’un an (!!!), la question du vaccin contre la Covid 19 s’est posée.

On l’apprendra plus tard : ces quelques jours ont suffi à Ugur Sahin, cofondateur du laboratoire allemand BioNTech, pour créer les éléments de base de son vaccin, le vaccin « Pfizer ».

Sorcellerie ? Fumisterie ? Non, science « tout simplement ».

Où l’on entend parler de l’ARN

Pour réaliser cette prouesse, M. Sahin a utilisé une technologie développée depuis plusieurs années déjà : l’ARN messager.

Sans entrer dans les détails (qu’il est possible de retrouver ici), on peut rappeler que, lors de sa réplication, les deux brins composant l’ADN se séparent, pour mieux se recréer et donner naissance à de nouveaux brin d’ADN. C’est ici qu’intervient l’ARN (Acide RiboNucléique).

Ce dernier prend en quelque sorte « l’empreinte » de l’ADN, qu’il se charge ensuite d’exporter à l’extérieur de la cellule. Il agit alors comme une sorte de manuel pour d’autres protéines chargées de reconstituer l’ADN à partir de cette empreinte. Une fois son rôle de messager effectué, l’ARN est détruit.

Il a donc « suffi » à M. Sahin de coder l’ADN du SARS-Cov-19 (et plus précisément de ce que l’on appelle les « spikes », ces petites excroissances qui hérissent les parois du virus). A partir de cet ADN, il a pu créer un ARN (la fameuse empreinte).

Cet ARN (qui, comme tous les ARN, a vocation à être détruit) permet de dire au système immunitaire du patient « Attention ! Lis bien ce mode d’emploi, et, si tu vois un jour quelque chose comportant l’ADN correspondant à cette empreinte, détruis-le ». C’est le principe de tout vaccin : apprendre à l’organisme à reconnaitre (et à combattre) des ennemis jusqu’alors inconnus.

Cette confusion entre les termes ADN, ARN et par extension d’autres termes comme « thérapie génique » ou « OGM » explique en partie la défiance des populations, et en particulier de la population française, envers le vaccin. Comme le dit le proverbe, on a souvent peur de ce que l’on ne comprend pas. C’est parfaitement humain.

Ce qui l’est moins, c’est que certains groupuscules ne se privent pas pour alimenter cette confusion et entretenir cette peur au sein des populations, pour des raisons qui leur appartiennent (et que la Raison ignore).

Bons baisers de Russie

Mais d’autres techniques existent pour créer des vaccins !

Et notamment une, utilisée par les scientifiques Russes pour la création de leur vaccin contre la Covid 19 appelé Spoutnik V : le « vecteur viral » (dont vous pourrez retrouver le fonctionnement ici).

D’abord regardé avec beaucoup de circonspection, ce vaccin affiche aujourd’hui un taux de protection presque insolent de 91%.

Pourquoi dès lors cette méfiance ?

Les raisons sont nombreuses, et la première d’entre elle est politique : et si, dans la course au vaccin comme dans bien d’autres domaines, les dirigeants russes avaient voulu arriver les premiers quitte à falsifier des résultats ? Les vieux réflexes de la Guerre Froide ne sont pas loin.

L’autre raison est à la fois médicale et scientifique : de l’aveu même de la communauté scientifique russe, le vaccin a été annoncé avant la fin des tests de phase 3 (qui durent souvent plusieurs années dans d’autres cas). En d’autres termes, il n’avait pas fait la preuve scientifique de son efficacité.

Aujourd’hui, des revues médicales de premier plan comme The Lancet, redorent le blason de Spoutnik V, qui se présente de plus en plus comme une alternative fiable et efficace aux vaccins Européens ou Américains, qu’ils utilisent ou non l’ARN messager.

Pour lutter contre ces incompréhensions, voire ces « fake news », aux conséquences potentiellement dommageables, nos seules armes sont l’information et la formation. C’est dans cette optique que nous avons demandé au Professeur Joël Gaudelus, pédiatre-infectiologue, expert en vaccinologie et membre d’InfoVac, de nous donner son avis sur la question.

Retrouvez le Pr Gaudelus dans une formation e-learning d’exception consacrée, entre autre, à la vaccination et au vaccin contre le COVID-19.

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